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Maman vient de me confier un certain nombre de vieilles photos, que je n’avais pour la plupart jamais vues. Je suis en mode découverte de trésors.
L’une d’elle est un portrait de mes arrières grands parents, Adrien Guignard et Marie Angèle Quintard, pris le jour de leur mariage, le 3 octobre 1905 à Latillé. Ce portrait est la plus vieille photo de mariage d’un de mes ancêtres dont je dispose. Je suis sûre qu’il y en a d’autres, dans la famille de mon père, ou dans celle de mon mari, mais je ne les ai pour l’instant pas retrouvées.
Guignard Adrien et Quintard Marie Angèle
3 octobre
L’an mil neuf cent cinq, le trois octobre à onze heures du matin en la mairie et par devant nous Petit Charles, maire, officier de l’état civil de la commune de Latillé, canton de Vouillé, arrondissement de Poitiers (Vienne) ont comparu publiquement 1° Guignard Adrien, menuisier, agé de vingt huit ans, né en cette commune, le vingt sept novembre mil huit cent soixante seize ainsi que le constate son acte de naissance, inscrit sur nos registres, fils majeur et légitime de guignard François, menuisier et de Péroche Angélina, couturière, avec lesquels il habite au chef lieu de cette commune, d’une part 2° Et Quintard Marie Angèle domestique à Latillé, âgée de trente ans, née en cette commune, le cinq décembre mil huit cent soixante quatorze, ainsi que le prouve son acte de naissance, inscrit sur nos registres, fille majeure et légitime de Quintard François alexandre, journalier et de Reau Louise Angèle, sans profession, domiciliés en cette commune, d’autre part
lesquels sous l’assistance et du consentement de leurs pères et mères, nous ont requis de procéder à la célébration de leur mariage dont les publications ont été faites uniquement en cette commune, les dimanches dix sept et vingt quatre septembre dernier, sans qu’il soit intervenu aucune opposition, interpellés sur l’existence d’un contrat de mariage, les comparants ont répondu négativement
après avoir donné lecture de toutes les pièces ci dessus mentionnées et des dispositions du code civil au chapitre six du titre relatif au mariage nous avons demandé aux comparants s’ils voulaient se prendre pour époux. Sur leur réponse séparée et affirmative, nous avons déclaré, au nom de la loi que Guignard Adrien et Quintard Marie Angèle sont unis par le mariage
De quoi nous avons dressé acte en présence de Genêt Marc, boulanger, âgé de cinquante ans, domicilié au chef lieu de cette commune; de Quintard théophile, régisseur au chateau de la chèze, en cette commune, âgé de quarante trois ans tous les deux amis de l’époux; de Quintard Pierre, cultivateur, âgé de quarante ans, domicilié à la giborlière, en cette commune et guillon Emile menuisier, âgé de vingt neuf ans, domicilié au chef lieu de cette commune, le premier frère et le second ami de l’épouse.
Lecture faite du présent acte aux parties contractantes et aux témoins, ils l’ont avec nous signé, excepté le père de l’époux, et le père de l’épouse qui ont déclaré ne le savoir.
Adrien est menuisier, il vit avec ses parents, François et Angelina Peroche, dans leur maison du Petit Bourg, à l’ombre de l’église de Latillé. Sa soeur Marie est domestique dans une maison bourgeoise, rue de l’Université à Paris.
Marie Angèle est servante chez Ferdinand Tourneau, marchand à Latillé, depuis qu’elle a une quinzaine d’années. Depuis le recensement de 1891, elle est recensée avec Elie Ferdinand Tourneau et son épouse Louise Barcq, tout d’abord place du marché, là où Ferdinand Tourneau tient un magasin de tissus, puis à partir de 1896, dans la belle maison bourgeoise que le couple, assez âgé, a fait construire, à l’entrée du Petit Bourg, à l’angle de la rue qui monte à Ayron et de la rue qui arrive de Chiré-en-Montreuil. C’est donc leur maison, leur famille, qu’elle quitte quand elle épouse Adrien Guignard.
21 ans plus tard, tout a bien changé à Latillé.
Adrien est mort à Tonnerre, en mai 1915 pendant son transport vers le front, laissant son épouse veuve avec ses beaux-parents, et leur fille unique, Marie-Rose Guignard, âgée de 7 ans à la mort de son père. En 1926, à l’occasion d’un mariage auquel elle est invitée, elle rencontre Achille Reau, jeune maréchal des logis, domicilié à l’Ecole de Cavalerie de Saumur. Achille est son cousin issu de germain. Son père François est le cousin germain de Marie Angèle Quintard. L’histoire orale de la famille raconte que quand il est rentré chez lui, ce soir là, au prieuré de Cramard où habitent ses parents François Reau et Clémentine Pelletier, il a dit à sa mère qu’il avait rencontré la jeune fille qu’il voulait épouser ….
Le lundi 15 novembre 1926, Achille, 22 ans, muni de l’autorisation du conseil d’administration de l’école de cavalerie de Saumur, épouse à la mairie de Latillé, puis à l’église Saint-Cybard, au Petit Bourg de Latillé, Marie Rose, 18 ans.
Après la cérémonie, la noce se rend – à pied ou en charrette ? – jusqu’au prieuré, à Cramard, où a lieu la fête.
Et cette fois ci, j’ai une photographie de groupe de la noce.
Le couple s’installe ensuite à Saumur, et les années passent …
Et la guerre arrive, Achille Reau, son épouse et leurs trois filles rejoignent Alger. Achille participe au débarquement de Provence en août 1944. En juin 1948, il décède, laissant une épouse et quatre enfants, dont le plus jeune n’a que 6 ans. Marie Rose pourrait choisir de rentrer dans le Poitou, mais elle reste à Alger avec ses enfants.
Et c’est à Alger que ses trois filles, Françoise, Monique et Michelle – ma maman – vont se marier, entre décembre 1954 et septembre 1955. Mes parents se marient le 10 septembre 1955, presque 50 ans après le mariage d’Adrien Guignard et de Marie Angèle Quintard.
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