Si vous êtes féru de généalogie, le transfert des Archives Nationales du centre de Paris vers un nouveau bâtiment en proche banlieue Nord ne vous a pas échappé. La médiatisation a été importante, et c’est tant mieux.
Suivant ma liste de résolutions pour 2013 – Aller aussi souvent que possible consulter les Archives – je n’allais pas manquer l’occasion qui nous est actuellement proposée de visiter le nouveau batiment.
Rendez vous était pris pour le jeudi matin à 10 heures. A l’heure dite, nous étions environ 25 groupés près de la maquette du bâtiment, à écouter attentivement notre guide, archiviste expérimentée et passionnée. Après une explication très détaillée sur l’historique des Archives Nationales, et sur le projet de déménagement – pourquoi, comment, combien – , nous avons commencé notre promenade à travers le bâtiment : visite des quais de déchargement qui accueillent encore pour quelques mois quotidiennement les camions de déménagement ; visite d’une des cellules d’archivage ; petit tour par l’atelier de restauration et explications d’un des restaurateurs ; salle de lecture. Notre visite a duré deux heures et je recommande chaudement à chacun de vous de la faire.
Je ne connais pas encore l’hôtel de Soubise qui abritait jusqu’à présent les Archives Nationales et je ne peux donc pas comparer. Mais je crois volontiers notre conférencière quand elle nous explique à quel point les conditions de travail se sont améliorées pour le personnel des lieux. Tout transpire la fonctionnalité ici, y compris les portes qui s’ouvrent automatiquement. Et quand vous conduisez un petit chariot sur lequel sont entassées des boites d’archives, une porte de sas qui s’ouvre automatiquement, c’est LE confort suprême, croyez moi. Dans tous les espaces de stockage, aucun euro n’a été dépensé pour de l’inutile ou de l’ostentatoire, tout est dans l’efficacité.
Après la visite, et un passage à la cafétéria – qui a le mérite d’exister dans le bâtiment pas très loin de la salle de lecture – je suis allée me faire établir une carte de lecteur. J’aurais dû éviter l’heure du repas, pendant laquelle il n’y avait plus de maintenance informatique. Disons pour faire rapide qu’après plus de 30 minutes de tentative, je suis repartie avec une carte non validée – le caissier étant malade, pas de carte annuelle cette fois ci – et bizarrement tordue …. L’imprimante, petit bijou de technologie moderne, était plus ou moins en rade, et personne pour dépanner.
Qu’à cela ne tienne, je pouvais malgré tout aller en salle d’inventaires à la recherche des cotes qui m’intéressent pour l’instant : celles concernant le procès à Paris en l’an II de Jean Jung et de Pierre Hugues Pelletier de Chambure, tous deux guillotinés à Paris pour des raisons totalement différentes.
La salle d’inventaires est grande, et elle était assez vide : il y avait presque autant de personnel pour aider les chercheurs que de chercheurs présents …. et c’est tant mieux, parce que tout est encore en période de rodage. Chaque place dans la salle d’inventaire est prévue pour avoir un accès informatique aux bases de données des Archives, mais actuellement moins d’une dizaine de places est équipée en terminaux …. Tout va bien, il y avait moins de dix personnes dans la salle. Pour l’instant, il faut un peu de patience pour que chacun trouve ses marques, que le personnel sache vraiment interroger les bases, aider le visiteur à créer son profil . Période de rodage, je vous dis, allons y doucement.
Comme je n’étais pas pressée et que l’informatique ne me fait pas peur – c’est en cherchant qu’on finit par trouver – j’ai passé un petit moment à comprendre comment fonctionnait l’inventaire en ligne auquel j’avais accès, me créer un compte – obligatoire pour commander les documents – et j’ai finalement trouvé l’inventaire de la série W qui m’intéressait. Munie de mes deux cotes, j’ai voulu savoir comment consulter les dossiers – pour découvrir qu’il y a un document indispensable que j’avais omis de consulter : le calendrier prévisionnel du déménagement. La série W est indisponible jusqu’au 19 février …. Rodage, je vous dis …
Que conclure de cette journée ?
Le bâtiment est parfaitement fonctionnel, il est même mieux pensé à mon sens que la BNF et ses toilettes à l’extérieur du sas donnant accès aux salles de recherches ou son parvis en bois exotique qui se transforme en patinoire dès qu’il pleut …. Fonctionnel, enfin, quand tout sera vraiment en fonction.
Et c’est là le petit détail qui me gêne : j’ai lu partout que le déménagement était terminé, que la salle de lecture était prête à accueillir les lecteurs. Soit …. à condition qu’il n’y en ait pas trop, parce qu’actuellement on est encore en période d’installation. Le personnel lui même n’a pas encore trouvé ses marques.
Quant à la disponibilité des documents, entre ceux qui arriveront plus tard, et ceux qui sont là mais ne sont pas accessibles parce que les lecteurs de microfilms par exemple ne sont pas encore installés, j’imagine qu’un peu plus de communication sur ce point n’aurait pas été un luxe. J’ai croisé une archiviste venant d’un autre département, qui venait consulter des microfilms et a découvert – avec une pointe d’énervement que je comprends facilement – qu’elle allait encore devoir attendre un peu pour y avoir accès.
Une dernière précision : il y avait avant deux sites pour les Archives nationales : Paris et Fontainebleau. Il y en a dorénavant trois : Pierrefitte, Paris et Fontainebleau. Alors avant tout déplacement à Pierrefitte, vérifiez bien que c’est là que vous trouverez votre bonheur : tout l’Ancien Régime et les Minutiers des Notaires Parisiens restent et resteront à Paris. Quant aux dossiers de naturalisation, pas de changement, ils restent à Fontainebleau.
Alors n’oubliez pas, on est encore en phase de rodage, soyons patients ….. Espérons juste que ce rodage ne durera pas trop longtemps.
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