La Gandinière, de 1780 à nos jours

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 4 minutes



L’histoire de la famille Reau en Gâtine poitevine commence avec l’arrivée, entre 1776 et 1784, de Pierre RAULT et Louise DIXNEUF, mes ancêtres à la 8ème génération, sur la paroisse de Gourgé. Avec leurs neuf enfants, dont l’âge s’étalait entre une vingtaine d’années pour la plus âgée et quelques mois pour la plus jeune. Ils ont quitté les environs de Cholet, dans le Maine et Loire, pour aller s’installer dans ce bourg de Gâtine.

Carte Geoportail

Cette migration est un des mystères que j’essaie de résoudre depuis une dizaine d’années, je lui ai déjà consacré quelques articles.

Je ne sais toujours pas pourquoi ils sont partis. Il est probable qu’ils ont suivi une autorité religieuse ou civile, mais je n’ai pas encore découvert qui.

Une chose en revanche me semble sûre, ils ne sont pas partis à l’aventure sans savoir où ils allaient. Car ce n’est pas dans le bourg de Gourgé qu’ils ont posé leurs balluchons, mais dans une métairie le long du Thouêt, au sud de Gourgé, isolée en pleine Gâtine.

Gallica – Carte générale de la France. 067, [Poitiers]. N°67. Flle 92 / gravé par Chalmandrier ; [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]

Début octobre, à l’occasion des Journées de la généalogie organisées par le Cercle Généalogique des Deux-Sèvres, à Saint-Maixent, je me suis enfin rendue sur place, dans ce lieu dit de la Gandinière, auquel les actes concernant la famille Reau sont attachés depuis leurs premières années sur place. C’est en parcourant en voiture ces toutes petites routes, où deux véhicules doivent être au pas pour se croiser, que j’ai enfin pris la mesure de l’isolement de la Gandinière.

Sur les cartes, on voit plusieurs bâtiments, on imagine un hameau.

Quand on arrive sur place, force est d’admettre qu’on n’arrive pas par hasard à la Gandinière. D’ailleurs le regard curieux, presque inquiet, que l’agriculteur sur sa bicyclette nous a lancé en nous croisant posait clairement la question : Qui diable êtes-vous et que faites-vous ici?

La Gandinière, hameau de la commune de Gourgé

Je n’ai pas osé m’avancer davantage, aller au delà du panneau Propriété privée. Je ne m’étais pas annoncée, et personne n’était dans la cour, à qui j’aurais pu adresser la parole, à qui j’aurais pu dire que je venais pour la première fois sur les lieux où ont vécu mes ancêtres. D’ailleurs, quel accueil aurais je reçu ?

Alors, en bon généalogiste, j’ai voulu savoir qui occupait et cultivait actuellement les terres autour de la Gandinière. Combien de temps les descendants de Pierre et Louise étaient ils restés sur place ?

Je savais que leur fils Louis REAULT, mon arrière-arrière-arrière-arrière grand-père, y était mort à 85 ans, le 9 juillet 1848. Je savais aussi que son fils ainé, mon arrière-arrière-arrière grand père, François Louis REAU, qui y était né le 3 juin 1812, avait quitté la maison familiale probablement à l’époque de son mariage avec Marie Anne DELAITRE, le 9 novembre 1841, pour s’installer à La Peyratte, sur la rive est du Thouet, puis continuer plus à l’est jusqu’à Chalandray, où la famille a fait souche et où ses descendants cultivent encore des terres.

Mes ancêtres directs n’habitaient plus à la Gandinière depuis environ 1850, mais qu’en étaient ils de leurs cousins ?

Dans la lignée Reau, les épouses sont souvent fécondes, et faire la généalogie descendante des neuf enfants de Pierre Rault et Louise Dixneuf n’est pas un mince travail, même si certaines branches ont été partagées sur Geneanet. Alors j’ai parallèlement entrepris de partir du recensement de 1936, et de remonter la généalogie des familles qui habitaient alors à la Gandinière.

AD Poitou – Recensement Gourgé 1936 – vue 25/27

Il n’a pas été difficile de trouver la connexion avec mes ancêtres Pierre et Louise.

René BIRONNEAU, le chef de famille, est bien le descendant de Pierre Rault et Louise Dixneuf, par deux de leurs enfants.

Il m’a fallu un peu plus de temps – et de recherches diverses sur internet – pour identifier une des descendantes de René, la contacter, et apprendre enfin par son père que oui, l’exploitant actuel de la Gandinière était son cousin et que oui ils descendaient bien de René BIRONNEAU.

Imaginez mon émotion.

J’avais la preuve que la ferme de la Gandinière est exploitée sans interruption depuis environ 1780 jusqu’à nos jours par une même famille. 240 ans sans interruption.

Pour moi, c’est une première. Je n’ai pas retrouvé dans ma généalogie de racines nobles, de seigneurs anciens dont les héritiers occupent toujours le château ancestral depuis des siècles. Qui plus est, il s’agit d’une famille qui travaille sur des terres qui au départ ne leur appartiennent pas. Ils sont fermiers, métayers, laboureurs, mais pas propriétaires, sur les actes que j’ai trouvés. Une telle longévité sur des terres qu’on ne possède pas me semble exceptionnelle. Peut-être mon émotion est-elle trompeuse.

Pour travailler sur cette famille, j’utilise différents outils :

  • une frise chronologique pour représenter la vie des différents membres de la famille, de 1780 à 1936
  • une chronologie faite avec Xmind pour représenter tous les événéments concernant la famille, ayant eu lieu à la Gandinière, ou concernant des personnes vivant à la Gandinière
  • un arbre généalogique descendant fait avec LucidChart reprenant les relations de tous ces cousins

Ce travail est encore en cours, mais il fera l’objet d’autres articles, pour vous le présenter, l’expliquer, et approfondir certaines découvertes faites en le préparant.

240 ans au même endroit, ce projet mérite bien que je lui consacre une série d’articles.

Quant à la petite idée de cousinade qui me trotte dans la tête depuis cette découverte, je vais la laisser reposer, et éventuellement grandir. Qui sait …..

Aperçu généalogique
Branche Reau
Nom: Pierre Rault
Parents: Pierre Rault et Jeanne Ayrault
Epouse: Louise Dixneuf
Lien de parenté: mon aïeul à la 8ème génération
  1. Pierre Rault
  2. Louis Reault
  3. François Louis Reau
  4. Hilaire Reau et Louise Angele Reau
  5. François Reau et Marie Angèle Quintard
  6. Achille Reau et Marie-Rose Guignard
  7. maman
  8. moi
Aperçu généalogique
Branche Reau
Nom: Louise Dixneuf
Parents: Jean Dixneuf et Marie Garreau
Epoux: Pierre Rault
Lien de parenté: mon aïeule à la 8ème génération
  1. Louise Dixneuf
  2. Louis Reault
  3. François Louis Reau
  4. Hilaire Reau et Louise Angele Reau
  5. François Reau et Marie Angèle Quintard
  6. Achille Reau et Marie-Rose Guignard
  7. maman
  8. moi


8 réponses à “La Gandinière, de 1780 à nos jours”

  1. Superbe aventure qui ne fait que commencer, car bien sûr tu vas entrer sans la propriété et faire connaissance avec ces cousins. Pourvu qu’ils soient intéressés par leurs ancêtres, mais s’ils habitent dans leur maison, tu peux l’espérer.

    1. Brigitte

      J’ai déjà rendez vous avec le cousin germain, qui habite juste de l’autre côté du Thouet 🙂 en plus dans des hameaux où mes ancêtres ont vécu. Dès que je retourne à Latillé, je vais aller voir ça 🙂
      Merci de la lecture Marie

  2. Nous avons hâte de lire la suite de tes recherches et curieux de savoir comment les propriétaires actuels des lieux vont t’accueillir

    1. Brigitte

      J’ai déjà hâte de savoir comment ils vont réagir à l’article que je leur ai envoyé par mail ce matin :p

  3. ponfred

    J’adore ce genre d’aventure généalogique !! Hâte de lire la suite.
    J’ai aussi un cas de longévité dans un lieu ancestrale, un couple d’ancêtres installé vers 1780 dans un futur village, Nessier sur la commune de Benet (85), et des descendants y vivent toujours, au même endroit avec une évolution de l’habitat trouvé via le cadastre et les actes notariés. J’ai rencontré ces cousins « par hasard » sur place en 2018.

    1. Brigitte

      il est clair qu’il faut que j’aille aux archives à Niort, pour les actes notariés et le cadastre – au moins 🙂

  4. J’avoue que dans ce genre de cas la cousinade est tentante ! Dommage qu’il n’y ait eu personne lors de ton passage, tu aurais pu avoir de bonnes surprises (il est déjà arrivé que des gens entreprennent de telles démarches dans mon petit village nivernais, débarquant sans prévenir et recherchant la maison familiale, ils ont toujours été bien reçus).

    1. Brigitte

      Il y avait peut-être quelqu’un, mais il n’y avait pas de sonnette et je n’ai pas osé m’approcher de la maison. Je ne savais pas qui pouvaient être les habitants actuels, je n’ai pas osé … Mais c’est à une vingtaine de kilomètres de Latillé, donc j’aurai l’occasion d’y retourner, surtout maintenant que j’ai pu entrer en contact avec des descendants de René Bironneau
      Merci de la lecture et du commentaire

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