L comme Liberté

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 4 minutes




Aucun thème précis pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, juste une promenade à la rencontre de personnes ou d’anecdotes rencontrées au cours de mes recherches


La généalogie du grand-père maternel de mon mari, Daniel Karcher, ressemble à un coffre au trésor. Un coffre sans fond, d’où je continue régulièrement d’extraire des surprises.

Pour découvrir la surprise du jour, allons à l’embouchure de l’Hudson, à New York. La Statue de la Liberté, ou plus exactement La Liberté éclairant le monde, y accueille les voyageurs depuis 1886.

Quel rapport entre la Statue de la Liberté et la généalogie de l’arrière grand père de mes enfants ?

La statue a été construite en France, et offerte par le peuple français au peuple américain, en signe d’amitié entre les deux nations, pour célébrer le centenaire de la Déclaration d’Indépendance américaine. Inaugurée le 28 octobre 1886, le projet de sa construction fut confié en 1871 au sculpteur français Auguste Bartholdi. L’ingénieur qui conçut la structure interne de la statue, autour d’un pylône métallique, fut Gustave Eiffel, qui n’avait pas encore commencé à travailler sur sa célèbre tour.

Certes, mais quel rapport avec mes recherches généalogiques ? Regardons le schéma que je vous ai préparé.

Cliquer sur l’image

Je sais depuis quelques années que Daniel Karcher est un lointain cousin du scuplteur Frederic Auguste Bartholdi, né comme lui à Colmar, mort comme lui à Paris. Tous deux descendent du couple Bernhardt Greiner et Ursula Schuler, qui ont vécu à Riquewihr et Mittelwihr, au 18ème siècle.

Riquewihrt – Haut Rhin

Mais ce que j’ignorais, et que j’ai découvert lors de la semaine virtuelle de la généalogie, organisée par la Fédération Française de Généalogie, en consultant un arbre généalogique de Gustave Eiffel mis en ligne par le Cercle Généalogique de Côte d’Or, ce sont les liens entre les ancêtres de mes enfants, et Gustave Eiffel. Liens éloignés et ténus, certes, mais liens existants.

Comme le graphique vous le montre, l’arrière arriere arrière grand père de ma belle mère était le cousin germain de la cousine germaine du grand père de l’épouse de Gustave Eiffel.

Ne vous sauvez pas, nous sommes sur un blog de généalogie, non ?

Il y a peu de choses à dire sur le cousinage entre Jules Constantin Karcher et Frederic Auguste Bartholdi. Bien qu’étant de la même génération, et d’un milieu équivalent, je doute qu’ils se soient vraiment rencontrés autrement que par hasard, et je doute encore plus qu’ils aient su qu’ils descendaient tous deux de la famille Greiner de Mittelwihr et Riquewihr.

La famille Greiner est une famille très étudiée au niveau généalogique, dont les origines sont l’Allemagne puis la Suisse, avant d’arriver en Alsace .

Ancienne famille du patriciat d’Augsbourg. Elle remonte à Jacob Greiner, sachetier, cité en 1504. Son fils Jacob II Greiner († Augsbourg 1577) obtint le 11 septembre1539 de l’empereur Ferdinand II des lettres d’armoiries. La lignée continue avec Philipp Greiner († Augsbourg 1608), négociant aisé, qui obtint de l’empereur Rodolphe II une amélioration d’armoiries et des lettres de noblesse le 18 avril 1602. La famille Greiner traita au XVIe siècle d’importantes affaires commerciales avec la famille Ingold. C’est le fils de Philipp, Bernard alias Wernhard Greiner qui quitta Augsbourg, renonça à son droit de bourgeoisie en 1513, et ∞ 1614 à Bâle Saint-Léonard, Ursula Staehelin, remariée avec Johann Conrad Wieland, greffier des villes et bailliage de Riquewihr. Philippe Greiner (★ Bâle, Saint-Léonard, 24.12.1615 † Mittelwihr 30.1.1668), tonnelier et prévôt continua la lignée. Il est l’ancêtre des Greiner de Riquewihr, Mittelwihr, Hunawihr, Colmar et en partie de Strasbourg. – Cité à partir de l’article Greiner en ligne sur le site de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace

Quant aux liens avec Gustave Eiffel, on peut remonter aux liens de son père, François Alexandre Bonickhausen, dit Eiffel – parce que ses ancêtres venaient de l’Eiffel, une région d’Allemagne, qui est lié à la famille Regneau bien avant le mariage de son fils avec la jeune Geneviève. François Alexandre est même un des témoins du mariage des parents de Geneviève, Nicolas Gaudelet et Françoise Appoline Regneau, à Dijon en 1844.

Les liens de Gustave Eiffel avec la famille Regneau, la famille maternelle de Anne Joséphine Landes, dont je vous avais raconté l’histoire, passent aussi par son séjour au château du Castel, à Dijon, pendant son enfance. Or ce château du Castel, construit vers 1707 à l’extérieur de l’enceinte médiévale de Dijon, appartenait à l’époque à la famille d’Abraham Regneau, qui y avait une brasserie.

Voici ce qu’on lit sur le site du Ministère de la Culture concernant le Castel.

Un petit pavillon avait été construit hors les murs dans les toutes premières années du XVIIIème siècle pour Legouz-Morin sur les plans de l’architecte Martin de Noinville. Le domaine fut ensuite acquis par Marc-Antoine Chartraire de Montigny, trésorier général des États de Bourgogne, qui fit agrandir le pavillon en 1733 par l’adjonction des deux ailes et aménagea le parc grâce à un détournement de l’Ouche. L’ensemble fut ensuite vendu comme bien national en 1793 à Philippe Regneau qui y installa une brasserie, industrie nouvelle à Dijon. Son fils Edouard en hérita en 1820 puis loua le pavillon à des familles anglaises, ouvrit les jardins au public et y installa une guinguette. En 1843, Alexandre Bonikausen, le père de Gustave Eiffel, s’était associé avec Regneau pour poursuivre le commerce de la bière. En 1874, à la mort d’Edouard Regneau, le Castel revint à sa fille, veuve Robin. Il passa ensuite au fils de cette dernière, puis à son petit-fils qui le vendit à la ville de Dijon juste après la seconde guerre mondiale. La municipalité y construisit, entre 1960 et 1962, un lycée d’enseignement général, technologique et professionnel, d’après les plans de l’architecte de la ville, Georges Gendrot. Depuis 1999, à l’initiative du Conseil régional de Bourgogne, un nouveau bâtiment abrite l’école hôtelière du lycée. Il est l’oeuvre des architectes dijonnais Bernard Lentz et Patrice Bailly.

Philippe Regneau, mentionné dans cet article, est le frère ainé d’Anne Sophie Regneau, la mère d’Anne Joséphine Landes.

Bien sûr, le lien est lointain, Gustave Eiffel est un allié d’alliés des ancêtres de mes enfants. Mais croyez moi, dans ma généalogie personnelle, c’est le genre de liens que je n’ai à peu près jamais.

Quel sera le prochain trésor que j’exhumerai de la généalogie de Daniel Karcher, l’arrière grand père de mes enfants ? En attendant de le découvrir, je vais rêver au jour où j’irai visiter New York et la Statue de la Liberté – un jour – et où je penserai à Gustave Eiffel, la famille Regneau de Dijon, Auguste Bartholdi et l’histoire de Riquewihr, et à Daniel Karcher.

Sources et liens


3 réponses à “L comme Liberté”

  1. Encore un cousinage qui méritait d’être mis au clair.
    J’adore les résumés super généalogiques, dans les encadrés !

  2. Belle histoire. Merci pour ces récits.

  3. Murièle Gadaut

    Magnifique article !
    Comme toujours.

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