Karcher ? Encore ? Mais n’est ce pas déjà le sujet de la lettre K de 2015 ? Et bien si, j’avoue, je suis démasquée. C’est encore une fois de Daniel Karcher, arrière grand père de mes enfants que je vais vous parler ou plutôt de sa mère, Marie Jeanne Jung, épouse Karcher.

Jean Jacques Louis Daniel Karcher, à droite sur la photo ci-dessus,  nait le 22 février 1875 à Colmar, de Jules Constantin Karcher et Marie Jeanne Jung. De par sa naissance en pays annexé par l’Allemagne, il est allemand. Le 11 novembre 1889, il a 14 ans et réside à Bâle avec sa famille quand ils obtiennent tous la nationalité et la citoyenneté suisse. Daniel va garder cette nationalité suisse toute sa vie. En 1903, Daniel, son frère Christian et leur mère Marie Jeanne Jung, résident à Paris, rue de Washington. Ils sont tous les trois les descendants de ma branche parisienne, et ils reviennent y vivre une cinquantaine d’années après le décès à Belleville en 1849 de Françoise Bérard, arrière grand mère de Marie Jeanne, et dernière résidante à Paris de leur branche, avant leur retour.

Du côté de Jules Constantin Karcher, le père de Daniel et Christian, les racines sont alsaciennes et suisses, dans l’état actuel de mes recherches.

Du côté de Marie Jeanne Jung, épouse Karcher, qui décède le 20 janvier 1906 à Paris, les origines sont plus contrastées. On y trouve des néerlandais – en orange – des bourguignons – en vert – des allemands – en jaune – des alsaciens – en mauve – et enfin cette branche parisienne qui a vécu dans la capitale de la France depuis 1620, date du premier acte retrouvé concernant Jacques Crelot – à 1849 en bleu.

Marie Jeanne Jung savait forcément, quand elle est arrivée de Bâle pour vivre à Paris avec ses fils, qu’elle avait des origines parisiennes. Son arrière grand mère était morte après sa naissance, et elle entretenait des relations a priori assez suivies avec certains de ses cousins Pelletier de Chambure, qui vivaient encore à Paris. Se sentait elle française ? Je l’ignore.

Son fils Daniel, l’arrière grand père de mes enfants, a conservé sa nationalité suisse jusqu’à sa mort, alors même qu’il n’a fait aucune démarche pour que ses filles Danielle et Christiane, nées en France d’une mère française, aient elles mêmes cette nationalité suisse. J’imagine que comme souvent dans ce cas là, il pensait avoir plus de temps devant lui.

Christian, le fils ainé, a en revanche choisi de reprendre la nationalité française que son père avait perdue en 1872, et a combattu au côté de soldats nés sur le territoire français, il est mort pour la France avec eux.

Mes enfants portent un nom d’origine étrangère, leurs racines génétiques s’étalent sur la presque totalité du continent européen, et leur arbre pousse ses racines aussi bien à Paris qu’en Italie, dans le Poitou et en Ukraine, en Andalousie et en Alsace …. Ils sont français de souche, parisiens de souche, mais aussi italiens de souche, espagnols de souche, languedociens de souche, ukrainiens de souche, et très très allemands ……

Daniel Karcher, l’étranger, le Suisse, avait des racines parisiennes et sa descendance au nom « exotique » peut se promener dans les rues du Marais à Paris en regardant les façades de maison où leurs ancêtres ont vécu.

Chercher ses racines, c’est souvent une bonne antidote contre la xénophobie et le racisme. Certaines familles peuvent remonter leur arbre généalogique sans rencontrer d’intrus, de mixité de population. Ce n’est pas le cas de celle de mes enfants, loin de là, et je m’en réjouis.