D comme Devienne

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 5 minutes




Aucun thème précis pour cette nouvelle participation du blog au Challenge AZ initié par Sophie Boudarel, de la Gazette des ancêtres, juste une promenade à la rencontre de personnes ou d’anecdotes rencontrées au cours de mes recherches


Le 3 mai 1777 débute l’inventaire après décès d’Henri Devienne, le Sosa 694, génération 10 de mes enfants, à la demande de son épouse, Marie Thérèse Lebois Duclos et de leurs deux filles Marie Thérèse Devienne, épouse de Jacques Bérard, chirurgien et Angélique Devienne, veuve de Jean Poitevin, gérante d’une péniche de bains sur la Seine.

Reconstituer une famille à Paris au 18ème siècle est une entreprise ardue et de longue haleine. Les enfants survivants d’un couple lors du décès d’un parent sont ils les seuls à êtré nés de ce couple ? Quand on dispose des registres de baptême, on peut partir à la découverte de frères et soeurs décédés en bas âge. A Paris, c’est impossible. Si l’un des parents est décédé relativement jeune et a pu laisser des enfants mineurs, on peut espérer trouver un document de tutelle qui listera les enfants encore mineurs.

Mais Henri Devienne n’est plus en âge d’avoir des enfants mineurs de la femme qu’il a épousée en 1731. Marie Thérèse est née en 1710 à Auxerre, son mari est probablement né vers 1700 à Soissons, autre ville dont les archives antérieures à 1815 ont pratiquement disparu, en raison des guerres marquant la fin de l’empire napoléonien.

C’est donc totalement par hasard, lors d’une recherche sur Geneanet, que je suis tombée sur un nouvel enfant, un fils mort à 11 ans.

Sans cette indexation de la commune de Clamart mise en ligne sur internet, jamais je n’aurais trouvé le jeune Henry Jean Devienne.

L’acte de sépulture est complet et ne laisse aucun doute sur l’identité du jeune garçon qu’on inhume.

AD92 – BMS Clamart 1750-1759 – vue 27/168

I. henry Jean de Vienne L an mil sept cent cinquante et un le cinquieme jour de juillet a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse le corps d’henry Jean agé de dix ans onze mois fils de henry etienne de Vienne chargé du bureau de l Etranger à l’hotel des postes et de marie Théreze Lebois duclos ses pere et mere de la paroisse de Saint Eustache a paris en présence de maitre Jacques Blanchon duval maitre de pension de pierre antoine pepin qui ont signés avec nous

Henri Jean est donc né en août 1739, à Paris, probablement rue Saint Honoré où habitent ses parents, il a certainement été baptisé à Saint-Eustache, comme sa grand mère Angélique Goret, et ses deux soeurs. Il a dû passer les premières années dans le confort de la maison familiale, ou peut-être a t’ il comme tant de nourrissons parisiens été envoyé en nourrice en province.

Il a probablement été sevré vers deux ans, et renvoyé à ses parents, à Paris, où il a survécu aux maladies infantiles nombreuses. Vers 6 ou 7 ans, le petit garçon est entré dans le monde masculin. En tant que fils d’une famille bourgeoise, travaillant depuis au moins deux générations dans la Poste aux Lettres, il est appelé à reprendre plus tard la fonction de son père. Il est temps pour lui d’entrer au collège, ou en pension.

Pourquoi ses parents l’envoient ils à Clamart, à l’extérieur de Paris, dans une toute petite pension, la pension Duval, pour laquelle je n’ai pas trouvé grand chose sur internet? Il y a de nombreux collèges à Paris, qu’ils ont probablement les moyens de payer, grâce aux rentes assez conséquentes dont Marie Thérèse Lebois Duclos a hérité, ou aux revenus que Henri Devienne tire de son activité professionnelle.

Clamart, au sud de Paris, sur les hauteurs, est probablement un endroit plus sain pour élever un enfant que le centre de Paris vers 1750, dont je ne préfère pas imaginer le niveau de saleté. Si Henri est un petit garçon de santé fragile, peut être est il plus prudent de l’envoyer faire ses études au grand air, dans une pension de petite taille, où on peut penser qu’on sera plus attentif aux enfants.

Peut-être …

Au 18ème siècle, Clamart est un village de campagne, qui peu à peu devient un lieu de villégiature pour la noblesse et la bourgeoisie parisienne. Même dans les livres et monographies sur Clamart, le 18ème siècle est à peine mentionné. On apprend qu’en 1697 Louis XIV achète la quasi totalité des terres du village pour son fils, le Grand Dauphin, et que le village est réuni au baillage de Meudon. Difficile d’être plus laconique.

A défaut d’en savoir plus sur le collège lui-même, que peut-on savoir sur celui qui le dirige, Jacques Blanchon Duval, le maitre de pension ?

Encore une fois, c’est par son acte d’inhumation qu’on peut commencer la recherche.

L’an mil sept cents soixante quatre le cinquieme jour de janvier a été inhumé dans l eglise de cette paroisse le corps de Jacques Blanchon Duval decéde d avant hier, diacre du diocèse de Seez cy devant maitre de pension à Clamart, agé d’environ soixante douze ans en presence de Jean et Thomas Bechxxx ses neveux, de Nicolas Colet maitre de p[ension?] à Clamart, d’Augustin Marie de Vimeux maitre ecrivain, de Pierre Ignace Chatp? me chirurgien à Vanves et de plusieurs autres qui ont signé avec nous

En recoupant les informations que je trouve sur internet, je trouve que Jean et Thomas portent le patronyme de Bechet. Ils se sont tous les deux mariés à Clamart, en 1754 et 1760. Je trouve ainsi le nom de leurs parents, Jean Bechet et Barbe Blanchon, qui habitent Fay, dans l’Orne, plus exactement la paroisse de St Martin de Fay, dans l’évêché de Sées.

Jacques Blanchon est il bien le frère de Barbe Blanchon? Je n’ai pas trouvé d’acte pour l’attester, les registres antérieurs à 1700 de la paroisse de St Martin de Fay sont en assez mauvais état. Mais la piste semble probable.

D’ailleurs en feuilletant les archives de Fay, je trouve aussi la signature d’un certain Jacques Blanchon, diacre.

Dans un bulletin de société savante, sur Gallica, je découvre qu’en 1718, un certain Jacques Blanchon, diacre, fait un enfant à Louise-Charlotte, une des filles de Paul-Baptiste Malart, écuyer, seigneur de Fai.

Gallia – Titre :  Bulletin de la Société historique et archéologique de l’Orne
Auteur :  Société historique et archéologique de l’Orne. Auteur du texte
Éditeur :  (Alençon)bDate d’édition :  1914 – page 464

Si le diacre Jacques Blanchon est bien celui qui sur la fin de sa vie est maitre de pension à Clamart, il est né vers 1692. En 1718, il est clairement en âge de compter fleurette à une jeune fille de sa paroisse.

Il a y à Paris au 18ème siècle, rue de la Harpe, un « petit collège » qui porte le nom de collège de Sées. Ce collège a été fondé par le testament de Grégoire Langlois, évêque de Sées . Sées, où Jacques Blanchon est diacre.

Y a t’il un lien effectif entre tous ces indices ? Difficile de le savoir. Et pourquoi Jacques Blanchon aurait il ajouté Duval à son nom ? Duval ou du Val ? Avait il acquis une terre en Normandie, ajoutant le nom de cette terre à son patronyme?

Malgré mes recherches, je n’ai rien trouvé de vraiment probant.

Il ne reste que le fait que Henri Devienne et son épouse ont envoyé en pension à Clamart leur fils, que le petit garçon y est mort, et a été enterré sans même qu’on attende que ses parents soient arrivés pour l’inhumation.

Sources et liens


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