Comment ne plus avoir peur des Archives militaires

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 4 minutes


Après un premier atelier auprès de la RFG en septembre, j’ai renouvelé l’expérience cette semaine en participant à la formation « Archives militaires », animée par Jérôme Malhache.

Je vais tout d’abord insister sur le fait que ceci n’est pas un publireportage, je ne suis pas affiliée à la RFG, je paie comme tout participant ma présence à l’atelier, et non Charles Hervis ne me soudoie pas à coup de chouquettes  pour que je fasse un compte rendu sympathique de ma participation. Comme le disait ma grand mère, quand on est invité à déjeuner, si le plat nous plait, on se ressert en félicitant la maîtresse de maison, s’il ne nous plait pas, on finit son assiette en souriant sans plus de commentaire. Je suis juste dans le premier cas, le concept de ces ateliers me convient particulièrement, et donc je le fais savoir, aux organisateurs et aux personnes qui se demandent si ça vaut le coup.

J’ai choisi de faire ce séminaire parce que mon mari a un ancêtre, Gratien Landes, Chirurgien royal major dans l’armée de Flandres vers 1750. La famille vit à Paris, et je n’ai encore rien pu trouver sur son compte pour aller plus loin. J’avais en son temps cherché sur le site du SHD comment trouver des informations, et j’avais assez vite renoncé. La généalogiste novice que je suis n’avait pas compris par quel bout aller à la pêche à l’information.

En juin dernier, le SHD avait organisé une journée pour les généalogistes, à laquelle mes occupations m’avaient empêché de participer. J’avais besoin d’aide pour appréhender ces archives militaires, auxquelles un généalogiste finit toujours par être confronté.

Parlons d’abord des participants, tous passionnés, passionnants – quand on aime son sujet, on sait en parler – et enthousiastes. La parité était quasi respectée, un peu plus d’hommes que de femmes. On parlait armée, et j’ai été agréablement surprise de voir que mes consœurs généalogistes ne font pas l’impasse, bien au contraire. Ma voisine avait même un dossier absolument passionnant et parfaitement documenté avec elle. Alors bravo à vous tous si vous me lisez, c’était un plaisir de partager ces trois jours avec vous.

Au programme , une formation claire et pointue sur comment retrouver quoi et où, selon quels critères. Je ne vous la fais pas simple pour vous donner envie d’aller au stage l’année prochaine. Nous avions tous des niveaux de connaissance différents, nous avions tous des buts et des exemples variés, qui recouvraient une grande partie des situations possibles. Et je ne crois pas m’avancer en disant que nous avons tous eu des réponses à nos questions, et que nous avons maintenant une méthode pour retrouver les informations recherchées.

Pratiquement, dans mon journal de recherches, j’ai maintenant trois côtes précises à commander, deux concernant Louis Peroche, mort à Spandau en 1807, qui me permettront j’espère de vérifier sa filiation, et une concernant le dossier de pension de Chrétien Daniel Jung, hussard blessé après 5 ans et  5 mois d’activité. J’ai aussi cerné dans quels classeurs je vais aller chercher des côtes pour mon Gratien Landes. Je sais où consulter les dossiers militaires de mes grands pères Gaston Billard et Achille Reau, l’un à Aix, l’autre à Paris. J’ai lu le JMO des régiments dans lesquels servaient Christian Karcher, François Risse et mon arrière grand père Adrien Guignard quand ils sont morts pour la France, et le récit des jours tragiques où ils sont tombés m’a touché et donné envie de les mettre un jour en avant.

Les deux moments marquants ont été la visite très privée des Archives militaires à Vincennes et l’exposé qui nous a été fait, à nous petit comité de 10 personnes, par la responsable du site Mémoire des Hommes.

L’accès nous a été donné, de façon exceptionnelle, aux locaux de stockage des archives. La vue de ces rangées de rayonnages, de tous ces vieux registres malheureusement malmenés par des lecteurs parfois peu soigneux, de ces si beaux tiroirs en bois où se cachent de vieilles cartes dont la simple existence, là tout près de moi, m’a fait rêver à des voyages lointains, ce sont des souvenirs que je vais précieusement garder. J’aurais aimé qu’on m’oublie dans un coin pour passer ma journée à juste me promener de rangée en rangée et lire toutes ces étiquettes qui me parlent d’Histoire et d’histoires. Merci à Sandrine Heiser pour l’organisation de cette visite. Sur un plan moins lyrique et plus pratique, les intervenants nous ont expliqué les rouages de cette grande maison, nous aurons plus d’indulgence sur les délais qui nous sont imposés à la consultation de nos commandes maintenant que nous avons compris où sont situés les divers lieux de stockage et de lecture. Après une matinée à arpenter les lieux, mes jambes aspiraient au repos, je le reconnais.

Le lendemain, tranquillement assis dans la salle de réunion de la RFG, avec nos verres, notre café et nos petits beurres à portée de main – le généalogiste aime bien son confort -, nous avons eu le privilège d’avoir une visite guidée du site Mémoire des Hommes, que nous connaissions tous un peu pour être allé y chercher nos Morts pour la France de la Grande Guerre. Nous avons découvert des richesses que nous ne connaissions pas, et les projets de Mémoire des Hommes pour 2013 nous ont mis l’eau à la bouche. La rubrique encore en test concernant la Guerre de Corée est pleine de promesses, même sans recherche généalogique sur cette période, je sais que j’irai y passer des heures lors de sa mise en ligne.

Le temps est maussade sur Paris, je vais en profiter pour mettre en pratique toutes les méthodes que j’ai enfin comprises, me préinscrire sur le site du SHD et réserver une place pour aller consulter les précieuses côtes que j’ai trouvées, et en rechercher d’autres.

 

Glossaire

  • SHD : Service Historique de la Défense
  • JMO : Journaux de Marches et Opérations

14 réponses à “Comment ne plus avoir peur des Archives militaires”

  1. Bonjour Brigitte,

    Un sentiment étrange me saisit : je ne m’étais jamais penché sur le passé militaire de mes ancêtres, et je n’en ai pas qui aient eu une carrière professionnelle, à ma connaissance du moins… et voilà-t’y pas que je me prends à le regretter en vous lisant ? Vous avez un vrai talent pour donner envie de découvrir et de partager. Bravo et merci.

    Un épluchage de mes ancêtres sous cet angle s’impose désormais pour moi.

    Bien à vous,
    Rémi

    1. Brigitte

      bonjour Rémi
      Désolée pour le délai avant cette réponse, j’étais en vacances avec peu d’accès à mon blog.
      Sans avoir de carrière militaire vraiment, j’imagine qu’il est rare de ne pas avoir dans son arbre un parent qui a été impliqué dans un des deux conflits mondiaux majeurs du 20ème siècle. Pas forcément un arrière grand père, mais au moins un grand oncle.
      Et les recensements militaires sont également plein d’enseignements.
      Alors bonnes recherches
      Brigitte

  2. Brigitte

    bonjour Stephane

    et merci 🙂 j’ai effectivement vu qu’il y avait un classeur à consulter. Je finis de récupérer tout ce qui m’intéresse et j’irai voir ça de plus près.
    Il faudrait aussi que je récupère des infos sur le Tarn, pour mon Séverin Vialar, à l’occasion.

    Brigitte

  3. Bonjour,

    J’ai fréquenté assidument à une certaine période le SHAT devenu SHD.
    Pour ton ancêtre chirurgien, il y a un fichier des professionnels de santé du XVIIIème en salle d’inventaire …
    Sinon bon courage pour compulser les régistres pour y retrouver sa trace !
    Cordialement,
    Stéphane

  4. Dominique Chadal

    Bonjour Brigitte.
    Si tu viens faire un tour du côté de Vincennes, contacte-moi, je serai ravie de déjeuner avec toi.

    1. Brigitte

      Excellente idée Dominique, je te fais signe 🙂

  5. Léti

    Je garde un souvenir ému de ma visite au SHD quand je suis allée lire le dossier de demande FFI de mon arrière grand-père Henri TRAINSON. Il a rempli des formulaires pour relater ses faits d’armes de résistant, il a recopié des lettres de reconnaissance de personnes qu’il a fait passer d’un côté à l’autre de la ligne de démarcation, etc. Plus de 20 pages écrites de sa main. J’ai tout pris en photo, reproduit pour sa fille ma grand-mère… J’ai mis un temps fou à redonner la boite et à partir. Nous avons la chance d’habiter pas si loin du SHD Vincennes, nous pouvons y retourner souvent. La boutique m’a bien servie aussi, des pépites s’y trouvent à des prix tellement dérisoires !

    1. Brigitte

      effectivement ca devait etre très émouvant
      quant à la boutique, en plus du guide totalement incontournable que j’ai acquis, j’y ai fait quelques repérages, à ma prochaine visite je vais aller étudier ca de près
      bon week end pluvieux Laetitia

  6. Catherine Gougis

    Bonjour Brigitte, Magnifique compte-rendu de notre stage, rien n’est oublié. C’était vraiment passionnant et nous nous sommes passionnés. Il faut digérer et articuler tout ce que nous avons appris. Merci pour l’offre d’aide, je ne suis pourtant que dans les Yvelines, mais l’idée de faire 3h dans la journée de transport en commun pour consulter quelques cotes me rebutte un peu. Et je vais continuer la lecture de ce blog fort intéressant ! A très bientôt.

    1. Brigitte

      Merci Catherine pour ce gentil commentaire. Je suis en train de passer en revue mes ancêtres, j’avais abandonné certaines pistes que je suis en train de réactiver. A bientot

      1. Catherine Gougis

        Bonsoir Brigitte, j’ai repris tous les sosas et j’ai vérifié dans la base Leonore et dans la Médaille de Ste Hélène (5 trouvés), une journée de prévue à Chartres, car ils sont tous d’Eure et Loir, pour approfondir. Il me reste encore beaucoup de choses à vérifier et je pense qu’après, je pourrais rechercher les cotes. Depuis que j’ai vu votre blog, l’idée d’en faire un me trotte dans la tête ! A bientôt.

        1. Brigitte

          Catherine, lancez vous 🙂
          Si vous en avez envie, franchissez le pas.
          si vous avez des questions techniques, vous avez mon mail, n’hésitez pas à me contacter, je serai ravie de vous aider.
          Et je sais que j’apprécierai de vous lire, j’ai vu la qualité du travail que vous faites, et vous avez une bien belle histoire à raconter

  7. Bonjour,
    Et oui les archives militaires tout genealogiste y est forcement confronté un jour ou l autre et effectivement, il ne faut pas en avoir peur 😉
    En tout cas c est un billet qui montre a quel point vous avez pris du plaisir lors de cette formation.

    1. Brigitte

      bonjour Gregory
      certes, j’y ai pris du plaisir et j’y ai appris tout un tas de choses pratiques.

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