K comme Kilt

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 6 minutes



Durant tout le mois de juin 2017, dans le cadre du Challenge AZ, je vous raconte la vie des ancêtres de mon arrière-grand-père Jean Joseph Billard.


Ne vous réjouissez pas, nous ne partons pas en Ecosse dans ce billet, nous n’allons quitter le Languedoc que pour une courte étape lyonnaise. Mais d’abord, je vous ai promis un kilt, le voilà.

Photo @thecocoonalist sur Instagram, avec l’autorisation de Corinne Billard

Il fait chaud, non ? Rassurez vous, je n’ai pas encore totalement perdu la tête, quoique ….

La photo que je vous propose est une photo de publicité pour des kilts proposés sur le site d’e-commerce The Cocoonalist, créé par ma cousine Corinne Billard. Et de façon très K-pillotractée – très tirée par les cheveux, dans un français plus académique – j’ai choisi ce mot clef Kilt pour le challenge AZ pour vous parler de Marguerite Cadas, épouse Billard, la belle-soeur de mon arrière-grand-père Jean-Joseph Billard, l’arrière-grand-mère de ma cousine Corinne, qui a croisé la route de mon arrière-grand-mère Philomène Blanco et de mon grand-père Gaston Billard.


Revenons à la généalogie avec cet extrait d’arbre généalogique familial de Jean Joseph Billard.

Marguerite Cadas est l’épouse de Paul, le frère de Jean Joseph.

Née le 21 avril 1867 à Narbonne, de Gabriel Cadas et Marguerite Clareton, elle épouse le 28 septembre 1899 à Narbonne Paul Billard. Elle a déjà 32 ans et exerce le métier de professeur de musique. Le couple habite à Narbonne, où leur fils Georges Michel Joseph Billard nait le 22 juillet 1900, au 8 rue Louis Blanc. Le 4 février 1903, ils habitent 11 rue Viollet le Duc, à Narbonne, et c’est là que nait leur second enfant, une fille, Paule Marie Thérèse Billard.

Je retrouve plusieurs fois la famille à Narbonne dans les coupures de presse de l’époque, jusqu’ en 1920 environ.

En octobre 1908, Marguerite Billard-Cadas et ses élèves de la société La Mandolina Sainte-Cécile donnent un concert à la Chapelle des Pèlerins de Narbonne (2).

Express du midi du 3 octobre 1908

En avril 1916, les enfants, Georges et Paule, passent un diplôme de sténographie (1).

 

Georges appartient à la classe 1920, et lors de son recrutement militaire, il habite avec ses parents à Narbonne, au 31 rue de l’ancien courrier. Donc, au début de l’année 1920, toute la famille habite toujours Narbonne (3).

AD11 – Bureau de Narbonne, Classe 1920

Voici les différentes adresses auxquelles je retrouve la famille de Marguerite Billard-Cadas.

Localisation sur Geoportail des lieux de vie de la famille de Paul Billard à Narbonne

En mars 1920, Georges part au service militaire. Pendant son absence, la famille quitte Narbonne et va s’installer à Lyon.

C’est à Lyon que Michel Firmin Billard, son épouse Marie Thérézine Harline Moustelon, et leurs filles, Elise et Cécile, se sont installés probablement vers 1911, rejoignant Adèle Billard, la troisième fille qui après son mariage avec Pierre Laussel s’était installée à Lyon dès 1907. Entre temps, Michel est mort en 1917, mais la mère de famille, Marie Thérezine habite au 27 rue du Boeuf, à Lyon, avec ses deux filles, Elise et Cécile, sa belle-fille Philomène Blanco – mon arrière-grand-mère, l’épouse que Jean-Joseph a abandonnée, et ses petits-enfants : Gaston Billard, mon grand-père, Edmée Clerice et Odette Clerice, les filles de Cécile. 

Quelque soit la raison de ce déménagement, Paul, Marguerite et Paule sont recensés à Lyon, au 142 rue Pierre Corneille, au printemps 1921 (4).

AD69 – Recensement Lyon 1921

Voici où habitent les différentes familles Billard lors du recensement de 1921 à Lyon.

Source Geoportail

Le repère rouge correspond à la rue du Boeuf, où habitent ensemble Marie Thérézine Moustelon, 77 ans; Elise Marie Billard, 54 ans; Cécile Billard, 34 ans, séparée de son mari Léon Clerice – ils vont divorcer le 5 décembre 1921;  Philomène Blanco, 51 ans, divorcée depuis le 22 décembre 1919 de Jean-Joseph Billard; Gaston Billard, 15 ans; Odette Clerice, 13 ans ; Edmée Solange Clerice, 8 ans; et un certain Marcel Vincent, 26 ans, qui loue une chambre dans l’appartement.

Le repère bleu correspond au 7 place Benoit Crepu, où habitent Adèle Billard, 42 ans, son mari Pierre Laussel, 40 ans, et leurs deux fils Paul Firmin Laussel, 13 ans et Henri Antoine Laussel, 10 ans.

Enfin le repère vert correspond au 142 rue Pierre Corneille, où habite Paul Billard, 52 ans, avec sa femme – prénommée Mathilde, son 3ème prénom à l’état civil – 53 ans, et leur fille Paule, 17 ans.

Lorsque j’ai découvert que mon arrière-grand-mère Philomène et mon grand-père Gaston ont habité à Lyon, avec toute cette grande famille Billard rassemblée là, sauf Jean-Joseph resté à Béziers avec sa compagne/concubine Caroline Paulin, et leur fils Georges, j’ai été surprise. C’est clairement une partie de l’histoire familiale, pourtant très proche, qui ne m’avait pas été transmise, je ne suis même pas sûre que papa le savait. Et pourtant, à Lyon, son père a vécu un moment avec sa grand-mère, toutes ses tantes, et presque tous ses cousins germains.

Que s’est il passé à Lyon ? Pourquoi la famille enfin regroupée en grande partie dans la même ville a t’elle a nouveau été séparée ?

En 1925, Gaston Michel Billard, mon grand-père, qui est né à Béziers, est recensé au niveau militaire à Béziers, et pas à Lyon. Il est domicilié 42 rue du Port Notre Dame.

AD34 – Fiche matricule Gaston Billard Beziers 1925

Si j’en crois les indications portées sur la fiche, elle a été créée le 25 novembre 1924, sa mère est domiciliée avec lui, et il est soutien de famille.

En vérifiant le recensement de Béziers en 1926, voici ce que j’ai trouvé au 42 rue du Pont Notre Dame.

AD34 – Recensement Béziers 1926

Imaginez ma surprise. Au 42 de la rue du Pont Notre Dame habitent Philomène Blanco, comme l’indiquait la fiche matricule, avec une jeune fille de 20 ans, née à Tenes – Algérie – en 1906, nommée Juliette Blanco, qui serait sa fille et que je ne connais absolument pas, et Marguerite Mathilde Billard-Cadas, et sa fille Paule. Mon arrière-grand-mère habite en 1926 à côté ou avec sa belle-soeur, comme elle en rupture de mari – mais pas de mariage. Alors je m’interroge, les deux femmes étaient elles proches ? Y aurait-il dans les photos de Marguerite Cadas des  photos de mon arrière-grand-mère ? Et si oui, qui pourrait avoir ces photos ? Les petits-enfants de Georges, ou les filles de Paule ? 

Voici où habitaient en 1926 à Béziers les différents membres de la famille Billard, selon les données du recencement.

Carte Geoportail – Beziers

Le repère rouge correspond au 42 rue du Pont Notre Dame, où habitent donc Philomène Blanco, sa « fille » Juliette (?), Marguerite Mathilde Cadas Billard et sa fille Paule.

Le repère bleu correspond au 2 rue du Canal, où habite Georges Billard, le fils de Paul et Marguerite, qui y vit avec son épouse Marguerite Bringuier, épousée en octobre 1924, et leur fils Serge, né en 1925, le papa de Corinne.

Quand au point vert, de l’autre côté de l’Orb, c’est la Villa des Pervenches, où vit mon arrière grand père Jean Joseph, avec Caroline Paulin, qu’il n’a pas encore épousée, et leur fils Georges, né en 1906.

Le 7 mai 1926, Gaston Billard est libéré du service militaire, et l’année suivante, au mois de novembre 1927, il retourne avec sa mère à Alger, où il va faire sa vie, se marier, avoir trois enfants et une petite fille, avant de mourir le 2 juillet 1957, le jour de mon 1er anniversaire. Avant de partir de Béziers, il a forcément à nouveau côtoyé cette tante et ces cousins germains. Lorsqu’il est revenu en vacances à Béziers chez son père avant la guerre, avec ses deux petits garçons et sa jeune épouse, a t’il revu sa tante ? Et qui peut bien avoir des photos de cette période ? 

Comme je m’en veux en cherchant à comprendre cette période de la vie de mes arrières grands parents de ne pas avoir posé de questions quand il en était encore temps …..

 Le 29 décembre 1942, Marguerite Cadas s’est éteinte à Béziers, au 19 rue de l’Abreuvoir où elle vivait avec son fils et sa belle fille. Elle a été inhumée le 31 décembre au cimetière de Narbonne.

L’Eclair du 31/12/1942

Je vous avais promis des kilts, je ne vais pas vous quitter sur un avis de décès …. 

The Cocoonalist, collection capsule
Sources et liens

 

  1. Bibliothèque Municipale de Toulouse – Express du midi – 26/04/1916 – 
  2. Bibliothèque Municipale de Toulouse – Express du midi – 03/10/1908
  3. Archives de l’Aude – Registres Matricules Narbonne 1920 – Fiche matricule 1409 – vue 301/375
  4. Archives du Rhône – Recensement Lyon 1921 – Rue Pierre Corneille – 6MP575 – vue 37/46

4 réponses à “K comme Kilt”

  1. Geneamauges

    Quelle enquête trépidante. Vous devez avoir de sacrées émotions en faisant vos recherches

  2. Merci pour la photo du kilt! Bien sûr je n admire que le savoir faire wow
    Beau travail de recherche bravo!

    1. Brigitte

      J’en suis bien sûre 🙂 D’ailleurs tu constateras que je n’ai pas mis cette photo dans le lien des réseaux sociaux 🙂 Certaines choses se méritent 🙂
      Merci

  3. Merci beaucoup Brigitte, j’ai lu cette chronique avec un plaisir et une curiosité extrême.
    Mes enfants et petits enfants vont eux aussi faire un saut dans le passè et connaître un peu mieux leurs aïeux grâce à toi et à ton travail !
    Nos racines sont précieuses nous rappelant d’où nous venons .
    Un grand merci de moi même et ma famille

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