D comme Delphin

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 3 minutes



Delphin Reau, que je connais mieux sous le nom de tonton Delphin, est mon arrière grand oncle, l’oncle paternel de mon grand père Achille Reau.

[Delphin Reau]

Né le 18 décembre 1880 à Jazeneuil, où ses parents exploitent des terres au lieu dit les Amilières, il est le sixième enfant de la famille. Il n’a pas encore 5 ans quand son père meurt. La famille retourne alors vivre à Chalandray. En 1900, lors de son recensement militaire, il est domestique, probablement chez Alexandre Blanchard, fermier à l’Augisière sur la commune de Chalandray. C’est là qu’il a été recensé, déjà en tant que domestique, en 1896.

Recensemnet Chalandray 1896 - AD86
Recensemnet Chalandray 1896 – AD86
Recensement Chalandray 1896 - AD86
Recensement Chalandray 1896 – AD86

Delphin appartient à la classe 1900. Sur sa fiche matricule, son patronyme est orthographié avec un accent …. Un jour, il faudra que je revienne sur cette histoire d’accent, que certains arborent dans la famille de maman, alors que d’autres insistent bec et ongle sur l’absence d’accent. J’ai tracé la lignée patronymique depuis 1600, et je penche pour une orthographe sans accent, mais c’est un autre sujet …

Registre matricule Poitiers 1900 - Fiche matricule 976 - AD86
Registre matricule Poitiers 1900 – Fiche matricule 976 – AD86

Delphin sait lire, écrire, compter, contrairement à son frère aîné, mon arrière grand père François, qui a été placé comme domestique avant même d’avoir 12 ans. Il fallait aider la mère à nourrir les frères et soeurs plus jeunes …

Delphin accomplit ses trois ans de service militaire au sein du 27ème régiment d’infanterie stationné à Dijon.

En 1910, il est homme d’équipe à Paris St Lazare, il va désormais travailler toute sa vie pour les chemins de fer.

J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter la photographie de son mariage le 12 juillet 1910, à Chalandray. Ne boudons pas notre plaisir, voici à nouveau cette photographie, la plus ancienne des photographies que je possède pour cette branche de ma famille.

Mariage de Delphin Reau et Josephine Guignard - 3 juillet 1910. Neuville du Poitou. Collection privée
Mariage de Delphin Reau et Josephine Guignard – 3 juillet 1910. Neuville du Poitou. Collection privée

Quand la guerre éclate, il est affecté aux transports ferroviaires. Il ne va pas aller au front, mais va conduire ces trains chargés de militaires qui sillonnent la France.

Delphin et son épouse Joséphine n’ont eu qu’une fille, Marie Josèphe, dont je ne connais encore ni la date ni le lieu de naissance. Vers 1934 – date estimée à partir de l’âge d’une de mes tantes, que l’on voit sur une des photos de mariage – Marie Josèphe se marie, probablement à Colombes, où vivent ses parents.

Mariage de Marie Josèphe Reau - Collection privée
Mariage de Marie Josèphe Reau – Collection privée

Mes grands parents, Achille Reau et son épouse Marie Rose, habitent au début des années 1930 à Paris, rue du général  Séré de Rivière, pas loin du parc Montsouris. Mon grand père, très proche de sa famille, voit fréquemment son oncle. Parmi les photos de famille qui me viennent de cette époque, voici par exemple une photo datée de 1935 – calculée à partir de l’âge de la petite fille – de tonton Delphin, tante Joséphine et maman.

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Un de mes plus anciens souvenirs d’enfance, alors que j’avais peut être 4 ou 5 ans, mais pas plus, se rattache à tonton Delphin. Au tout début des années 1960 – damned, je viens d’avouer mon age – nous étions venus lui rendre visite en famille, à Colombes, avec mes parents et mon jeune frère, qui a deux ans de moins que moi. Mes parents à l’époque n’avaient pas de voiture. Tonton Delphin, lui, possédait une Dauphine, une voiture produite par les usines Renault de Boulogne Billancourt à partir de 1955.

Autoalmanach.ch
Autoalmanach.ch

Comme le dit la publicité ci dessus, 4 portes, 4 passagers …. Pour quelle raison avons nous eu besoin de nous déplacer ? Je l’ignore. Maman ne se souvient même pas de cette anecdote, mais je suis formelle. Nous sommes tous entrés dans cette voiture, tonton Delphin à la place du conducteur bien sûr, tante Joséphine près de lui, et derrière, Papa, Maman, et sur leurs genoux mon frère et moi et une autre personne, présente aussi, mais dont je ne me souviens pas de l’identité …  Je vous parle d’un temps où les ceintures de sécurité et autres sièges bébé n’existaient pas …. Pourquoi ai je encore ce souvenir ? Pourquoi dès que j’évoque tonton Delphin mes neurones évoquent ils cette Dauphine ?

Je ne sais quand tonton Delphin a quitté la banlieue parisienne, après sa retraite de toute façon. Ils sont partis vivre dans une maison à la campagne, vers la Bourgogne, mes souvenirs de petite fille ne sont pas très fiables. Je me souviens juste qu’il y avait devant la maison de superbes althéas. C’est là que j’ai découvert cet arbuste que j’aime particulièrement.

altheas

Et voilà comment les souvenirs que j’ai de mon arrière grand oncle sont restés vivaces dans mon esprit, à cause d’une Dauphine et de massifs d’althéas ….


4 réponses à “D comme Delphin”

  1. Anne Dardaud

    voila un portait très attachant ! Bravo Brigitte !

  2. Les souvenirs d’enfance ressemblent à un puzzle dont on a égaré certaines pièces : on a du mal à reconstituer la vue d’ensemble, mais certains détails sont extraordinairement précis. Pour ma part, j’ai au fond de ma mémoire des images de 4 cv Renault et je pourrais même en donner l’immatriculation exacte !

  3. Brigitte

    Pour l’accent, il est arrivé comme un cheveu sur la soupe au 19ème. La première graphie du nom, à Cholet vers 1600, est RAUD, puis on passe à RAULT et REAULT. D’où mon sentiment de l’accent arrivé pour avoir un patronyme de 2 syllabes 🙂

  4. Bonjour,

    Encore un très bel article pour ce challenge !

    Concernant l’orthographe du patronyme, le XVIIe siècle ne comprenait pas d’accent au milieu des mots. Les règles de transcription pour le XVIIe veulent que l’on mette l’accent seulement sur la dernière lettre ou lors d’un féminin ; on écrit : « presté » et « prestée » mais Réau s’écrira invariablement « Reau » jusqu’au XVIIIe siècle.
    D’ailleurs, à la lettre T, je parlerai des transcriptions et de leurs règles.

    Encore merci pour cet article.
    A bientôt,
    Thomas de Sacrés Ancêtres!

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