C comme Chirurgien

Ecrit par

Brigitte Billard

Publié le

Temps de lecture : 4 minutes



Dans la lignée parisienne que j’étudie, un métier revient plusieurs fois, celui de chirurgien.

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Le premier chirurgien chronologiquement dans l’arbre est aussi à ce jour le début de la lignée que j’ai remontée : Jacques Crelot, qui a vécu à Paris au 17ème siècle, sous le règne de Louis XIV. Je ne sais pour l’instant que peu de choses sur lui. C’est à lui que ce billet est consacré.

Il épouse le 26 novembre 1633 à Nancy, paroisse Saint Epvre, Barbe Moreau, après avoir célébré ses fiançailles le 19 novembre à Notre Dame à Nancy. Il est alors « chirurgien ordinaire ». Le 2 février 1641, on baptise dans l’église Saint Epvre de Nancy un fils, François. Je  n’ai trouvé pour l’instant pas d’autre enfant ni avant, ni après jusqu’en 1650.

Le 26 mars 1650, en présence de son épouse Barbe Moreau et de leur fils Charles – dont je n’ai pas encore trouvé d’autre trace – , il passe un acte devant notaire. Il est alors « maitre chirurgien à Paris ».

Paris (Paris, France) | 01/01/1650 - 30/06/1650 | AN ET-XXXV-263 Contrats de mariage, notoriétés et inventaires après décès par Jean Levasseurcf projet Document conservé au Centre historique des Archives nationales à Paris - mis en ligne sur Geneanet par les bénévoles du projet Familles Parisiennes
Paris (Paris, France) | 01/01/1650 – 30/06/1650 | AN ET-XXXV-263
Contrats de mariage, notoriétés et inventaires après décès par Jean Levasseurcf projet
Document conservé au Centre historique des Archives nationales à Paris – mis en ligne sur Geneanet par les bénévoles du projet Familles Parisiennes

Selon les inventaires en ligne des Archives Nationales à Paris, il apparait dans au moins 2 autres documents, que je n’ai pas encore consultés.

Le 13 mars 1660, il est présent lors du contrat de mariage de François Janin, maitre barbier étuviste à Paris, ils est alors « chirurgien ordinaire du Roi »

Salle des Inventaires Virtuels - Archives Nationales
Salle des Inventaires Virtuels – Archives Nationales

Le 2 février 1625, un Jacques Crelot, maitre barbier chirurgien à Paris, assistait déjà au contrat de mariage de Jean Guillemin, chirurgien ordinaire de l’artillerie de France. S’agit il toujours du même Jacques Crelot ? Je l’ignore.

Salle des Inventaires Virtuels des Archives Nationales
Salle des Inventaires Virtuels des Archives Nationales

Lors du contrat de mariage de sa fille Geneviève Crelot, le 3 avril 1696, à Paris, Jacques Crelot et son épouse Barbe Moreau sont décédés. La profession du père défunt de la marié n’est pas mentionnée.

Archives Nationales - Minutier Central des Notaires Parisiens - MC/ET/XX/388
Archives Nationales – Minutier Central des Notaires Parisiens – MC/ET/XX/388

Je trouve également plusieurs mentions de Jacques Crelot dans des ouvrages d’héraldiques, indiquant que Jacques Crelot a été anobli en 1660 par le duc de Lorraine. Les armes décrites dans le Dictionnaire véridique des origines des maisons nobles ou anoblies

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sont celles que je retrouve ensuite dans un des volumes en ligne du Cabinet des Titres sur Gallica, correspondant aux armes de Geneviève Crelot, épouse de Jean de Valossière.

Gallica - Titre : VOLUMES RELIES du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, parCharles D'HOZIER. (1697-1709). XXIV Paris, II.
Gallica – Titre : VOLUMES RELIES du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696, parCharles D’HOZIER. (1697-1709). XXIV Paris, II.

Je ne progresse que lentement pour reconstituer le parcours de Jacques Crelot. Je n’ai pas encore consulté les actes mentionnés dans l’inventaire du CARAN, s’il n’était que témoin au mariage, je ne vais pas en savoir plus sur lui ou sa famille. L’élément qui pourrait me permettre de progresser est probablement la lettre annoblissant  Jacques Crelot à Nancy. On trouve sur le site des Archives de Meurthe et Moselle en ligne un document demandant que l’enregistrement des lettres de noblesse de Jacques Crelot soit fait sans frais. La lettre elle même, il faudra que j’aille la chercher à Nancy, un jour.

Intéressons nous aux termes employés pour nommer la profession de Jacques Crelot : « maitre barbier chirurgien » en 1625, « maitre chirurgien » en 1650,  « chirurgien ordinaire du Roi » en 1660.

Pour un non spécialiste de l’histoire de la médecine, il est difficile de s’y retrouver. Pendant tout le XVIIe siècle, il y a une guerre d’influence entre les chirurgiens dit de robe longue, qui ont passé un diplôme universitaire, et les barbiers chirurgiens, dits de robe courte,  qui bien souvent ont appris le métier sur le tas, en apprentissage, ou plutôt sur les champs de bataille. Ce n’est qu’à la fin du siècle que les confréries des barbiers et des chirurgiens seront définitivement séparées. Les chirurgiens ne couperont plus la barbe, et les barbiers se réaliseront plus d’interventions chirurgicales.

Alors pourquoi la profession de Jacques Crelot change t’elle au cours de sa vie ? Comment le barbier chirurgien de 1625 devient il maitre chirurgien en 1650 ? Peut être est ce un indice qu’il ne s’agit pas de la même personne, mais peut être d’un père et de son fils …. Ou bien Jacques Crelot a obtenu la qualification demandée pour entrer dans la corporation des chirurgiens et a payé le coût de cette maîtrise. Mais où trouver cette information ? Quelles nouvelles recherches entreprendre ? Quant au terme de chirurgien ordinaire du Roi, que recouvre t’il effectivement ? Les informations que j’ai collectées jusqu’à présent ne me permettent pas d’être plus précise, mais les recherches continuent, indice après indice.

On est loin des chirurgiens sexy de Grey’s Anatomy.

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Mais Jacques Crelot, chirurgien anobli par le duc de Lorraine, reste un individu particulier dans la longue liste des ancêtres majoritairement paysans de mes enfants au XVIIe siècle. Les recherches sont compliquées, mais je n’en ai pas fini avec lui.

Aperçu généalogique
Branche Karcher
Nom: Jacques Crelot
Parents:inconnus
Epouse: Barbe Moreau
Lien de parenté: Aïeul de mon mari à la 12ème génération
  1. Jacques Crelot
  2. Anne Crelot
  3. Anne Angélique Goret
  4. Marie Thérèse Lebois Duclos et Catherine Lebois Duclos
  5. Thérèse Devienne et Marie Angélique Landes
  6. Françoise Berard et Denis Bonaventure Pelletier de Chambure
  7. Alexandre Pelletier de Chambure
  8. Louise Arnoldine Pelletier de Chambure
  9. Marie Jeanne Jung
  10. Daniel Karcher
  11. Christiane Karcher
  12. mon mari

 

Sources et liens

6 réponses à “C comme Chirurgien”

  1. Voilà, en lisant ce billet, j’en sais un peu plus sur les chirurgiens au XVIIe siècle.
    J’ai découvert un ancêtre, chirurgien du roi, complètement inattendu, dans un bout de branche qui bloquait bien loin de Paris. Je ne suis pas revenue de ma surprise, alors je le laisse reposer encore avant d’explorer sa vie. Je sais qu’il sera utile d’aller chercher dans les archives à Paris. (Peut-être je te demanderai de l’aide…)

    1. Brigitte

      Merci pour ce commentaire. si je peux aider, je le ferai volontiers, mais c’est aussi un monde que je commence juste à découvrir, et sur lequel j’entends bien me pencher davantage. Ca me change de mes laboureurs et autres journaliers

  2. Que de mystères !
    A essayer aussi « GRELOT « , car les sons, comme les lettres, sont très proches ; ils sont parfois confondus (ce que font certains de mes élèves d’ailleurs…)
    Bonne continuation et bonnes recherches !

  3. Cendrine

    Bonjour
    Juste pour info, on parle de lui (Jacques CRELOT) dans la Revue Le Pays Lorrain, volume 81, paru en 2000 de la Société d’Histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain.
    Le livre n’est hélas disponible que par extrait sur Google book.

    Extrait récupéré (page 116) :
    Jacques Crellot, Maître chirurgien-juré de Paris, fraîchement arrivé à Nancy, ouvre boutique Grand-Rue, près du Palais Ducal, entre les prévôts et les chanoines de Saint-Georges et épouse une Nancéienne, Barbe Moreau. Il prétend avoir ..

    Cordialement

    Cendrine

    1. Brigitte

      Merci, quelle superbe information. Il faut que je mette la main sur cette revue, ou sur une copie. Encore merci

    2. Brigitte

      La revue est sur Gallica, je vais aller fouiller un peu plus tard. Merci aussi pour l’idée – que je n’avais pas eu – d’écrire CreLlot avec 2 L, je viens de faire de nouvelles découvertes dans Google

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